Les lémuriens sont des primates arboricoles qui ne vivent qu’à Madagascar, hormis deux espèces récemment introduites aux Comores.
Leurs ancêtres ont probablement atteint la Grande Ile à partir de l’Afrique il y a quelque 25 millions d’année. Dans ce paradis forestier primitif, isolé depuis longtemps et alors très riche, ils rencontrèrent peu de compétition en de nombreux types à mesure qu’ils étendaient leur domaine et se multipliaient.
Certain sont restés nocturnes ou crépusculaires, d’autre, gagnant en taille, ont adopté une vie diurne. Madagascar fut aussi le berceau de grande espèces qui se sont éteintes il y a plus 1 000 à 3 000 ans, probablement après l’arrivée des premières populations humaines.
Structure Crânienne
Les lémuriens ont de grands yeux dont le « tapis » réfléchissant, derrière la rétine, leur permet une meilleure vision nocturne. Aucune cloison osseuse ne protège latéralement les orbites. Aussi le crâne des lémuriens est-il moins solide que celui des simiens, de même origine.
Adaptation
Avec l’apparition de types diurne plus grands, la vision devint une fonction primordiale. Elle se perfectionna au détriment de l’odorat en favorisant la sélection d’individus aux orbites plus écartées, pouvant ainsi mieux apprécier relief et distante. La précision du mouvement est, en effet, vitale pour ces animaux arboricoles qui se déplacent par sauts.
Pelage
Le pelage des lémuriens est assez dense, parfois laineux. Celui des petites espèces est sombre, tandis que celui des plus grand est de couleurs variées quelquefois blanc leur assurant ainsi une meilleure protection contre les rayons du soleil.
Cheirogales
On distingue le petit et le grand cheirogale, de la taille respective d’un petit rongeur et d’un écureuil. Nocturnes et discrets, les cheirogales sont surtout frugivores et ils entrent en léthargie à la fin de l’été. Après avoir fait des réservés de graisse.
Cheiroga
Ces folivores nocturnes sont très discrets et relativement soumis à la prédation. Ils vivent en petits groupes familiaux et s’éparpillent en faisant de grand saut à la moindre alerte. Le jour, ils restent roulés en boule dans le feuillage.
Aye-Aye
Solitaire strictement nocturne, il est doté de puissantes incisives à croissance continue. Ses oreilles à très large pavillon lui permettent de détecter dans les troncs d’arbre des larves qu’il recueille avec son troisième doigt de la main, long et mobile. Cette espèce, retrouvée en 1956 alors qu’on la croyait éteinte. Fait l’objet d’une protection particulière.
Eulémur
D’une taille comparable à celle du Lémur catta, ils s’en différencient par leur formule génétique, leur pelage plus sombre et leur mode de vie. Ils sont diurnes ou crépusculaires. Tous les eulémurs portent leurs jeunes agrippés à leur pelage dès la naissance. On distingue cinq espèces, dont la plus diversifiée est celle des eulémurs fauves (cinq sous-espèces).
Microcèbes
Nocturnes, ils consomment insectes, petits vertébrés et fruits et passent la journée dans des trous d’arbre ou des nids. Deux sous-espèces, le Microcèbre gris et le Microcèbre roux, comptent parmi les plus petits lémuriens malgaches. A la différence de ces derniers, le microcèbre de Coquerel (sous-espèce trois fois plus grande, parfois appelée Mirza) n’amasse pas de réserves de graisse pour pouvoir passer l’hiver en léthargie.
Hapalémur
Crépusculaires et nocturnes, les hapalémurs vivent en petits groupes parmi les bambous L’hapalémur doré a été découvert en 1987 dans une forêt humide autour de Ranomafana (Sud-Est) où il semble localisé. Les hapalémurs se nourrissent surtout de pousses et de feuilles de bambou. A la naissance, le jeune s’accroche au pelage de sa mère ; mais très vite, celle-ci le laisse agrippé à une branche quand elle s’alimente.
Phaner
Aussi bruyant que les microcèbes et les cheirogales sont discrets, il fait entendre ses cris toute la nuit. Il se nourrit surtout de gomme récoltée sur les troncs d’arbres et de sécrétions d’insectes.
Allocèbe
Encore peu connu, il semble très localisé dans le Nord-Est. Il paraît fréquenter plutôt les grands arbres et se nourrir surtout de gomme et d’insectes. Ses oreilles sont garnies de longs poils clairs caractéristiques.
Lémur Catta
Cette espèce diurne, qui aime s’exposer au soleil, est bien adaptée au climat sec. Elle vit dans la forêt sèche et les forêts-galeries du Sud, se nourrissent de fruits, de feuilles et de fleurs, et se meut souvent sur le sol. Les lémurs catta vivent en groupe (jusqu’à 30 individus). Comme les Eulémurs, ils portent leurs jeunes agrippés à leurs pelages. Leur registre sonore est très varié. Ils sont particulièrement nombreux dans la réserve de Berenty ou ils sont strictement protégés.
Lépilémur
Ils forment un groupe très homogène et strictement nocturne. Les espèces, fort semblables, se différencient surtout par leur répartition géologique et leur formule chromosomique, aussi par leur taille et les nuances de leur pelage. Ils se déplacent surtout par sauts de tronc en tronc en gardant une posture verticale. Le jour, ils se cachent dans des trous d’arbre ou parmi le feuillage. La femelle ne porte pas son petit. Il s’agrippe à une branche quand elle se nourrit.
Lémur Vari ou “Varecia”
Presque deux fois plus grand que l’Eulémur, il vit dans la forêt humide de l’Est où il côtoie des Eulémurs fauves. La femelle dépose ses jeunes dans un nid à leur naissance.
Propithèques
Ces grands lémuriens diurnes vivent en groupes familiaux. Ils se déplacent par sauts en posture verticale. Leur raréfaction est surtout due à la destruction de forêt.
Propithèque de Verreaux
Cette espèce, qui vit dans l’Ouest et le Sud malgaches, compte plusieurs sous-espèces qui se distinguent par les tonalités de leur pelage et par leur localisation.
Propithèque à diadème
Hôte de la forêt de l’Est, cette espèce compte plusieurs sous-espèces, dont la Diadema, au pelage très coloré.
La Candidus toute blanche et Perrieri, toute noire.
Propithèque de Tattersall
Cette espèce nouvellement reconnue vit dans la forêt de L’Est. Sa zone de distribution intercale curieusement entre celles de deux sous-espèces de propithèques à diadème.
Indri
Le plus grand lémurien (70 cm), ressemble, par son allure, aux propithèques, mais il n’a qu’un moignon de queue.
Il est réputé pour ses cris territoriaux très puissants.